La résistance par l'art : le destin de Charlotte Salomon
Critique de la pièce :
Avant Charlotte Salomon (Jessica Astier) dont il sera question dans l’histoire, il y eut une autre Charlotte. Celle dont le nom figure sur une tombe, sur laquelle, Charlotte Salomon « a appris a lire son prénom ». Car Fransiska (Sylvia Scantamburlo), sa mère, a pour « attraction morbide d’amener sa fille au cimetière ». Cette mère a un comportement étrange, tantôt léthargique, tantôt enjoué. Lorsque Charlotte à huit ans, l’état de sa mère se détériore. L’au-delà devient une obsession. Elle se voit devenir un ange. Elle dit d’ailleurs à sa fille que quand elle sera un ange, elle lui enverra une lettre…
Un narrateur (Jérôme Schoof), raconte certains événements, car l’histoire de Charlotte Salomon est mouvementée et la narration permet de faire avancer plus rapidement l’histoire.
Alors que certains amis de la famille quittent l’Allemagne en janvier 1933, car « la haine accède au pouvoir », Charlotte et les siens restent à Berlin. C’est aussi le cas de Paula, une cantatrice juive qui n’a plus le droit de se produire sur scène. C’est le père de Charlotte (Thierry Surace) qui l’a rencontrée. Paula saura s’occuper d’elle.
Charlotte est douée pour le dessin. Elle voudrait entrer à l’académie des beaux-arts, mais seulement 1% des Juifs y ont accès. Réussira-t-elle à y entrer malgré tout ?
Parallèlement à ce projet, un jour, elle rencontre Alfred (Julien Faure), professeur de musique, qui ne peut plus enseigner. Il va lui demander d’illustrer le livre qu’il a écrit contenant des choses très personnelles. Charlotte va le faire avec plus de 13 000 dessins. C’est toute sa vie qu’elle va peindre.
Sa vie a été difficile, jonchée de tragédies, et celle-ci finira de façon dramatique. Son œuvre restera à la postérité quoi qu’il en soit.
Cette histoire, adaptée du roman de David Foenkinos, fait la part belle à une histoire touchante, avec une scénographie utilisant les projections des peintures de Charlotte et des musiques interprétées tantôt au piano tantôt au violon par Jonathan Silve. Cette pièce est un bel hommage à cette artiste tuée dans un camp de concentration.
Régis Gayraud
Tout part du portrait de Charlotte. Lentement, il s’anime et nous dit : « C’est ma vie ». Le ton est donné. Nous serons les témoins de son histoire, à travers ses envies, ses tourments, son parcours artistique, jusqu’à sa déportation à Auschwitz.
Notre adaptation du roman de David Foenkinos, au-delà de son aspect historique, est avant tout, une pièce où l’émotion du vivant prime sur la simple reconstitution des faits. L’auteur, envoûté par l’œuvre et la vie de Charlotte Salomon, a su transposer dans son récit, toute la force de vie de cette jeune peintre juive, son histoire intense et bouleversante. Cette pièce est un devoir de mémoire, une leçon émotionnelle à partager entre générations, mais surtout un roman d’exception, au théâtre.
Après le succès de « La délicatesse », la Compagnie Miranda présente sa nouvelle création « Charlotte » d’après le roman de David Foenkinos.
Vidéo du spectacle (non disponible)
Créatifs :
D’après Charlotte de David Foenkinos © Editions Gallimard
Adaptation et mise en scène : Thierry Surace
Scénographie : Bastien Forestier
Costumes : Alice Touvet
Création vidéos : Jean Vignal-Laudy
(peintures © Collection Jewish Museum, Amsterdam; Charlotte Salomon Foundation)
Affiche : Jessica Astier
Producteurs : la Compagnie Miranda et le Théâtre de la Cité, en coréalisation avec le Théâtre du Balcon - Création Avignon 2025
Distribution
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Jessica Astier, Julien Faure, Sylvia Scantamburlo, Jérôme Schoof, Jonathan Silve, Thierry Surace.
Jérôme Schoof, Jessica Astier, Julien Faure, Thierry Surace, Jonathan Silve, Sylvia Scantamburlo
Photo : Régis Gayraud
“Charlotte” est produit par la Compagnie Miranda et le Théâtre de la Cité, en coréalisation avec le Théâtre du Balcon - Création Avignon 2025
Lieu : Théâtre du Balcon 38 rue Guillaume Puy, 84000 Avignon.
Réservations : |
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