Critique du spectacle :

Dans un cimetière deux frères pillent des tombes.

Le plus jeune (Adrien Capitaine) se refuse à arracher les dents en or d’un cadavre. Qu’à cela ne tienne, l’ainé (Jean Barelin) va s’en occuper, tandis que le benjamin n’aura qu’à enlever les bagues du défunt. Oui mais voilà, les bagues ne s’enlèvent pas facilement. « Coupe les doigts » lui dit son frère. Mais ça non plus il ne le peut pas. C’est l’ainé qui s’en chargera….

Le moins qu’on puisse dire c’est que cette première scène annonce la couleur de la pièce. Situations fortes et sentiments violents vont accompagner le spectateur tout au long de l’intrigue. Elle est divulguée par petites touches, avec des flashbacks. C’est progressivement qu’on découvre ce qui s’est passé cette nuit là. Car on le voit dès le départ, la scène du cimetière se termine va mal se terminer.

Progressivement on découvre les autres personnages de la pièce, avec notamment le père (Fabian Ferrari). Il porte les vêtements de sa femme depuis qu’elle est morte. Parce qu’il est malheureux et qu’elle lui manque… mais pas seulement….

Tous les personnages de cette pièce sont cabossés pas la vie. Une phrase dite par l’un d’eux résume bien ce qui leur arrive : « Quel horreur le bonheur, il donne si peu et reprend plus que ce qu’il a donné ».

Cette pièce est un vrai moment de théâtre, avec toutes les émotions qu’il véhicule. On est touché, par l’histoire, touché par les comédiens qui sont tous bons.

Je salue le jeu d’Adrien Capitaine et de Jean Barelin, particulièrement brillants et émouvants dans le rôle des deux frères.

Autour de ma pierre il ne fera pas nuit est une pièce riche en émotions, et intéressante dans sa construction. Sa durée et son horaire permettent d’enchaîner d’autres spectacles, il serait dommage de la rater.

Attention prévoyez de réserver votre place, autrement vous risquer de ne pouvoir assister au spectacle.

Régis Gayraud

Résumé :

L'histoire d'une famille qui explose tous les codes. Sous une chaleur étouffante, six personnages errent dans une ville qui transpire la mort, le sexe et la solitude. Des rêves, de l'amour et la musique d'Elvis Presley. Un coup de feu et tout bascule; les masques tombent et la fable devient réalité. Les mots sont livrés de manière brute, ici emprunts d’un humour acide-lucide (comme si la situation était revisitée par Almodovar). .

Créatifs :

Texte : Fabrice Melquiot

Mise en scène : Agathe Quelquejay

Ambiance sonore : Frédéric Milano

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Distribution :
Jean Barlerin, Gaëlle Battut, Adrien Capitaine, Fabian Ferrari, Agathe Quelquejay, Mathieu Reverdy.

“Autour de ma pierre il ne fera pas nuit” est produit par la Compagnie Les Pas de côté.

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