En entrant dans la salle du Petit Théâtre de Paris, les spectateurs découvrent un joli décor représentant un petit appartement.
Astucieusement construit, ce décor permet aux comédiens d’évoluer du palier aux chambres, en passant pas la salle de bain.
Dès les premiers échanges entre M. Henri (Roger Dumas) et Constance (Claudia Dimier), l’étudiante qui vient pour louer une chambre chez lui, le rythme et le ton sont donnés : pas de temps mort, pas de dialogue inutiles. Des phrases brèves, incisives qui font mouche et qui font rire.
Ainsi quand Constance visite la chambre et demande : « Et la moquette…. c’est de la moquette ? », M. Henri répond « il y a longtemps oui, aujourd’hui ça ressemble plus à une couverture pour chien ».
M. Henri pratique beaucoup l’ironie. Il lance pas mal de vacheries, notamment à l’encontre de son fil Paul (Sébastien Castro) « c’est un abruti… » et de sa bru Valérie (Lysiane Meis) « c’est un abruti car il vit avec une idiote….. elle ne sait pas lire une carte routière, elle se perd dans un Franprix ».
Le spectateur est donc paré à faire la connaissance de ce couple qui promet, si l’on en croit Henri.
Une fois ces portraits dressés Constance rencontre Paul. Ce dernier est loin d’être idiot, ou dupe. Il sait ce que son père dit de lui : « petit il était mignon mais ça c’est beaucoup dégradé ».
En revanche quand Valérie arrive, le portrait peu flatteur dessiné par M. Henri se révèle finalement assez juste… enfin, en apparence...
En dehors de ces descriptions de personnages pittoresques, la force de cette pièce est de lui faire prendre une direction à laquelle on ne s’attendait pas.
Au fil de l’histoire, les personnages vont évoluer, révéler leur véritable personnalité.
Un « arrangement » entre Henri et son étudiante (en échange de quelques loyers gratuits) va complètement leur échapper.
En revanche, il va permettre de rendre touchants tous les personnages de cette histoire très bien construite, interprétée d’une façon parfaite par les quatre comédiens.
Roger Dumas, interprète avec brio le rôle d’un homme peu sociable, toujours prêt à s’emporter, mais finalement plus tendre qu’il ne veut le faire croire.
Sébastien Castro toujours aussi décalé avec son inimitable flegme, va être un temps déboussolé par ce qui lui arrive face à Claudia Dimier, parfaite dans le rôle d’une étudiante désespérée. Enfin Lysiane Meis, dont le personnage n’est pas des plus flatteurs à interpréter, saura montrer un côté touchant auquel on ne pouvait s’attendre.
En résumé, « L’étudiante et Monsieur Henri » est une pièce très réussie, qui devrait rencontrer un vif succès cette saison.
N’étant pas une reprise, cette pièce mérite d’être vue pour encourager d’autres créations à l’avenir.
Régis Gayraud
La rencontre entre l'étudiante (Claudia Dimier) et Paul (Sébastien Castro)... | ...va chambouler sa vie, et notamment les relations qu'il a avec son père (Roger Dumas) |
Créatifs :
Auteur : Ivan Calberac
Metteur en scène : José Paul
Décor : Édouard Laug
Costumes : Brigitte Faur-Perdigou
Distribution (par ordre d'entrée en scène) :
Roger Dumas, Claudia Dimier, Sébastien Castro, Lysiane Meis.
Informations pratiques
Lieu : Petit Théâtre de Paris - 5, rue Blanche 75009 Paris M° Notre-Dame de Lorette.
Depuis le 7 septembre. Jours et heures : du mardi au samedi à 21h. Matinées : samedi à 17h et dimanche à 15h.
Durée du spectacle : 1h40.
Tarifs : 28 et 38€ Jeunes moins de 26 ans : 10 € en fonction des places disponibles Se présenter à partir d'une heure avant la représentation au guichet du Théâtre, sans réserver, avec votre pièce d’identité.
Réservations : - par téléphone : 01.48.74.25.37 (frais de location : 1€50 par billet) - aux caisses du théâtre : du lundi au samedi 11h00 – 19h00, le dimanche 11h00 – 17h00. - par Internet : site du théâtre (frais de location : 3€ par billet) |