"Priscilla La Regina Del Deserto" à Milan, le spectacle

"Priscilla la regina del deserto" a ouvert le 14 décembre 2011 au Teatro Ciak de Milan, rebaptisé "Priscilla Palace" pour l'occasion.

La production Italienne est la réplique de la production de Broadway. Autant dire, pour l'avoir vue le 3 mars, que c'est une production monumentale !

Ce soir là, la salle - d'un peu plus de 1 000 places - était bondée. Une ambiance bonne enfant y régnait.

L'orchestre est placé sur le côté gauche de la salle, derrière des vitres insonorisées (la sonorisation passe par la table de mixage). Ceci permet enfin de voir les musiciens, placés généralement dans la fosse d''orchestre, voire dans une salle au fin fond du théâtre !

Dès l'explosion des premières notes de musique - c'est le terme qui convient - jouées par l'orchestre, une ambiance de folie enflamme la salle (tout comme c'était le cas à Londres).

Quatre boules à facettes, réparties dans la salle, éclairées de toute part se mettent à tournée ce qui décuple l'impression disco de la soirée.

Après l'ouverture, c'est "It's Raining Men" qui démarre, en même temps que le rideau se lève pour dévoiler le décor avec le fameux pont du port de Sydney. Les trois Divas (Elena Nieri, Loredana Fadda, Valentina Ferrari) descendent des cintres. Acclamation dans le public, tant pour le décor que pour les voix des Divas.

"It's Raining Men" les 3 Divas (Elena Nieri, Loredana Fadda, Valentina Ferrari)

Rapidement, la scène se remplit avec presque toute la troupe, dont Antonello Angiolillo (Tick). Il interprétait le rôle de La Bête dans "La Bella e La Bestia" l'an dernier à Rome, autant dire que vocalement, il n’y a rien à dire… si ce n’est qu’il est au top !

Les costumes sont colorés, l'énergie dépensée par les chanteurs danseurs est communicative.

Le ton de la soirée est donné : on a l'impression d'être dans un théâtre à Broadway !

La production de Milan est chantée en anglais, mais les dialogues sont en italien. C'est un choix de la société de production (MAS Music, Arts & Show), société (et capitaux) 100% italiens, qui participe au montage financier de la production de Broadway.

Contrairement à Londres, il n'y a pas d'anneau tournant pour apporter les très nombreux accessoires, c'est un tapis roulant - au premier plan de la scène - qui se charge de le faire.

Dès les premières scènes, on voit que la production n'a pas hésité au niveau des moyens : pour chaque chanson, il y a des éléments de décors différents et de nombreux accessoires... sans parler des centaines de costumes utilisés tout au long du spectacle.

"Don't Leave Me This Way" nous permet de découvrir Bernadette (Simone Leonardi, à la fois fragile et sarcastique, toujours juste et sans exagération dans son personnage).

Felicia / Adam, interprété par Mirko Ranù, au corps et à la souplesse d'un véritable gymnaste arrive par la voie des airs avec la chanson "Material Girl"

Après un enterrement des plus exubérants (I will survive), tout ce petit monde va embarquer pour Alice Spring.

Le public peut alors découvrir "Priscilla" ("Go West"), un autocar recouvert de centaines de LED qui permettront à celui-ci de changer de couleurs.

Adam/Felicia (Mirko Ranù) à la fin de son numéro... qui ne sera pas du goût de Bernadette !

En même temps que le bus tourne sur lui-même, des dizaines d'objet sont transportés par les comédiens. Là encore, la production n'a pas cherché à faire des économies : la plupart les accessoires ne sont laissés aux yeux des spectateurs que quelques secondes. Au passage, on peut voir la fameuse chaussure, véritable icône du musical en modèle "réduit" (qui doit faire quand même un mètre de hauteur), que l'on retrouvera (version XL) vers la fin du 1^er acte ("Sempre Libera").

Tout comme à Londres, un des côtés du bus s'ouvre révélant l'intérieur très coloré de celui-ci.

Sur leur chemin, après avoir écrasé un koala, un kangourou et ... un teletubbie, nos trois compères se retrouvent dans une ville dont les habitants ne sont pas des plus tolérants.

Ils font ensuite la rencontre de Bob (Maurizio Arena) et de Cynthia (Elisa Colummi le 3 mars). Les "talents" de cette dernière seront révélés au 2ème acte.

Juste après l'entracte, tout comme à Londres, les comédiens ouvrent le bal avec des spectateurs ("Thank God I'm A Country Boy") qui se prêtent particulièrement au jeu !

La rencontre entre Bob et Bernadette est l'occasion d'un superbe tableau dans lequel on revoit cette dernière quand elle était plus jeune avec les Girls. À Milan tous les éléments de décor sont là : escaliers, tour Eiffel... et bien entendu coutumes et paillettes ! Devant cette superbe scène, certains spectateurs dans la salle prennent des photos, mais ils sont vite repérés et rappelés à l'ordre par le personnel du théâtre.

Les scènes suivantes sont soit drôles ("Pop Muzic" notamment), soit émouvantes.

"MacArthur Park" est d’une part excellemment bien chantée par Antonello Angiolillo, et d’autre part accompagnée de costumes tout droit sorties d'une imagination débordante. On comprend, quand on a vu le musical, pourquoi les créateurs des costumes (Tim Chappel et Lizzy Gardiner) ont été si souvent récompensés.

Plus tard, la scène qui reprend les différents morceaux joués devant le public du casino d'Alice Spring est toujours aussi rapide et déjantée. Elle se termine par l'acclamation du public dans le théâtre, et ce n'est que justice.

C'est "Finally" qui clôture le musical, avec là encore, une débauche de costumes, de musique, d'énergie et de bonne humeur.

Pour résumer, Priscilla à Milan est une production extravagante dans tous les sens du terme. Elle n'a rien à envier à celle de Broadway ni dans ses décors et ses costumes, ni dans ses interprètes (29 danseurs, chanteurs et acteurs, 100% italiens).

Alors, sachant que Milan est le seul lieu en Europe où vous pourrez voir ce musical... et surtout avec ce niveau de qualité, allez faire un petit tour dans la métropole italienne !

Si vous avez vu la production Londonienne vous ne serez pas déçus, si vous ne l’avez pas vue ce sera l'occasion de voir un grand spectacle musical bigarré que vous aviez raté.

Après Milan, c'est Sao Paulo qui découvrira le musical avec une ouverture le 17 mars.